Le Montana a rouvert ses portes
Désormais bar à cocktails et restaurant art déco, l’adresse mythique s’offre une énième vie.
Le Montana a eu plusieurs vies. L’endroit fut avant tout la tanière de Prévert, puis l’hôtel où écrivait Hemingway, avant de devenir un club de jazz visité par Boris Vian, mais aussi le refuge de Juliette Gréco. Et puis dans un passé moins lointain, elle était ce lieu très privé que l’on rejoignait après quelques verres au Flore pour danser jusqu’au matin. On ne sait plus très bien à quel moment la porte s’est refermée pour quelques années, marquant une trêve pour la rue Saint-Benoît devenue plus calme que jamais.
Mais c’était sans compter sur Romain Taieb et Laure Marsac, certainement nostalgiques et assurément désireux de faire revivre cette adresse emblématique de la rive gauche. Ainsi, laqué d’ivoire et de rouge sombre, orné de laiton et paré de velours, le lieu se transforme en bar à cocktails, mais aussi en salle à manger au premier étage, tandis qu’encore plus haut, on s’attarde sur le rooftop avec vue. Il y a quelque chose de théâtral dans le décor, c’est indéniable. « L’idée, c’est de convoquer les esprits des lieux et du quartier, pour qu’ils nous accompagnent dans cette promesse d’un Saint Germain des Prés éternel et ré-interprété, intime et protecteur, », imagine Laure Marsac, directrice artistique de ce nouveau Montana.
En cuisine, le chef Francisco Raul Conforti vient tout droit de Rome, mais sa carte ne peut faire plus parisienne que ça. Fleurs de courgettes, viande aux échalotes confites au vinaigre balsamique, traditionnelle sole meunière, mais aussi régressif pâté en croute au fois gras et aux morilles se partagent chaleureusement, le tout accompagné d’un cocktail maison. Et la nostalgie nous gagne aussi.
