Hommage à Paul Bocuse
« Paul Bocuse, celebrated French chef, dies at 91 ». Voici l’alerte smartphone du New York Times, envoyée samedi dernier. Et si, contrairement à Johnny, le chef superstar a eu droit à sa notification, c’est que sa notoriété, démarrée à Collonges à la fin des années 50, s’est muée en un empire à plusieurs dizaines de millions d’euros. Meilleur Ouvrier de France en 61, triplement étoilé dès 65, sacré "Cuisinier du siècle" par le Gault et Millaut, il figure parmi les pionniers de la "Nouvelle cuisine », lancée dans les années 70 au côté de Troisgros, Senderens ou Guerard. Les codes ? Moins de sauce, des cuissons plus courtes, des produits du marché et l’assiette avant tout. De quoi bousculer des décennies de tambouille bourgeoise un rien pesante, malgré une paternité qu’il refuse de s’attribuer. « La nouvelle cuisine, c'était rien dans l'assiette, tout dans l'addition ! », déclarait-il au Figaro en 2007.
Un esprit punk, toujours, mais aussi et malgré lui les nouvelles bases posées de la cuisine française. Derrière lui, les héritiers Ducasse, Gagnaire, Marx et Alleno, défenseurs d’un terroir redécouvert et réinventé.