Jackson Wang : "Il est important de se souvenir de qui on est, et de ce en quoi on croit"
Photographie LIU SONG
Stylisme SEAN KUNJAMBU
Jackson Wang n’a jamais été autant en connexion avec lui-même,en dépit de ses 33 millions de followers sur Instagram. Artiste etcréateur touche-à-tout, principalement connu pour sa musique, il a exploré presque tous les genres : hip-hop, pop, rock et punk, sans parler du célèbre groupe K-pop dans lequel il a fait ses débuts, Got7, formé en 2014. Il est aussi à la tête de Team Wang, un label de streetwear de luxe qui se concentre sur des essentiels minimalistes. La philosophie de la marque, “Connais-toi, écris ta propre histoire”, résume le parcours de Wang sur le chemin de la conscience de soi. Avant de faire son entrée dans la K-pop il y a une décennie, Jackson Wang était une star du sport qui concourait dans des compétitions nationales et internationales d’escrime.If Jackson hadn't started his career as a trainee, il aurait fait partie de l’équipe nationale de Hong Kong aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Aujourd’hui, il co-produit Chuang Asia, un télé-crochet dans lequel il est aussi mentor en chef, ce qui lui permet de partager sa connaissance étendue d’une industrie musicale toujours plus exigeante. En dépit de sa notoriété grandissante, Wang est resté franc et humble, et accorde une grande importance à la vérité, tant dans la musique que dans la mode. Il discute avec L'OFFICIEL de son art, de ses racines chinoises, et de son évolution en tant qu’artiste – et en tant que personne.
L’OFFICIEL: Quel est le plus grand défi auquel vous ayez dû faire facedans votre carrière ? Comment répondez-vous à ceux qui doutent devotre voix ?
JACKSON WANG : Le plus difficile, c’est de garder l’esprit clair, de me concentrer, d’avoir conscience de qui je suis dans le fond et de ce en quoi j’ai toujours cru, parce qu’il y a beaucoup d’occasions de s’égarer. Je dois faire face à toute sorte de personnes aux mauvaises intentions, à des tentations, et à des interférences venues de partout. C’est très compliqué. Je crois qu’il est important de toujours se souvenir de qui on est, de ce qu’on aime et de ce en quoi on croit. Il ne faut laisser rien ni personne détruire votre essence.
L’O : Vous êtes né à Hong Kong. Pourquoi la culture hong-kongaise est-elle si unique et intéressante ?
JW : Ma mère est de Shanghai, mon père de Guangzhou. Mon frère est né à Shanghai. Enfant, j’ai grandi à Hong Kong, à Shanghai et à Séoul, en passant un peu de temps en Europe. Le feeling qu’on a quand on rentre chez soi est indescriptible. C’est la vibe, la culture, les gens, tous les sons environnants, jusqu’à l’air qu’on respire.
L’O : Chuang Asia suscite un grand intérêt ces temps-ci. Vous avez quelques anecdotes de tournage intéressantes ?
JW : Enfant, j’ai vite compris que tout le monde n’a pas l’occasion d’avoir sa chance. Ça ne dépend pas du fait d’être bon dans son domaine. Dans le monde actuel, de nombreux facteurs concourent à votre succès. Il y a d’abord les compétences de base de votre activité, le fait de rester fidèle à son art, le bon environnement, les bonne spersonnes, les bonnes occasions, et le bon timing. La chance, aussi. Je veux offrir des opportunités à ceux qui ont un rêve. Qu’ils réussissent ou non dans l’émission, ce n’est pas ce qui m’importe le plus ; l’important, c’est qu’ils aient l’occasion d’y apprendre quelque chose. Certains peuvent gagner, d’autres perdre, mais ce n’est pas le show qui définit le sens artistique de chacun. [Des talents naissants peuvent] y acquérir de l’expérience, et ça peut [les aider à] évoluer.
L’O : Quelles expériences ou moments de vie vous ont défini ?
JW : Plus je vieillis, plus je crois que chaque instant a une importance pour moi : des discussions avec ma famille, une conversation impromptue avec un inconnu rencontré dans la rue, l’écoute de podcasts, mes rêves, entendre deux hommes âgés se raconter leur vie... Tous ces instants m’ont construit. Les “grands moments” n’auraient jamais eu lieu sans tous ces petits éléments.
L’O : Votre album Magic Man [son deuxième album studio, sorti en 2022] a reçu nombre de distinctions. Que pensez-vous de cet album ?
JW : Magic Man marque vraiment mes débuts. Il a ouvert les portesde mon moi intérieur. Il y a toujours du marketing et des relations publiques en jeu dans le processus. La musique, c’est magnifique,mais c’est quand même toujours une industrie. Le succès commercial ne définit pas la vérité de l’individu. Je veux que ma production soit fidèle à ma réalité. C’est là que réside ma façon d’être artiste. Ça parlera à certains, pas à d’autres. Et ce n’est pas grave.
L’O : Que signifie le mot “magie” pour vous ? Quelles qualités faut-il avoir pour découvrir sa magie intérieure ?
JW : Trouver sa propre magie, c’est le message de Magic Man. La magie, c’est là où vous placez la barre du bonheur et de la satisfaction. Tout le monde a ses propres standards, et je pense que chacun doit les découvrir, c’est-à-dire : explorer qui on est, ce qu’on aime, et ce en quoi on croit. Que vous dit votre cœur ? Et à partir de là, on peut prendre des décisions.
L’O : Votre volonté et votre rigueur résultent-elles de vos soucis concernant l’avenir, ou de votre conviction qu’il faut toujours s’accrocher ? Cela a-t-il un rapport avec votre expérience de sportif de haut niveau ?
JW : J’avais déjà cet état d’esprit quand j’étais athlète. Mais aujourd’hui, je ne pense plus que le but dans la vie est de gagner. Je crois qu’il s’agit d’être la meilleure version possible de soi-même.
L’O : L’année dernière, vous avez entamé votre première tournée en solo. En quoi était-ce différent de vos tournées avec Got7 ?
JW : Je ne m’y serais jamais lancé sans mes fans qui voulaient me donner ma chance de me produire devant eux. Je ne l’aurais jamais fait sans les gens sincères qui m’entourent et avec qui je partage une vision, un rêve et un but. Je fais juste ce en quoi je crois.
L’O : On vous voit investir vos différents rôles avec passion et énergie. Dans lesquels vous imagineriez-vous ?
JW : Je me vois surtout en créateur. C’est vraiment ce qui chapeaute le tout, et mes différentes identités dans ce cadre ne représentent qu’une variété de compétences. Le fil conducteur, c’est de faire cequi m’attire viscéralement.
L’O : Quels sont les avantages et les inconvénients générés par le fait que vous dirigez aussi une agence de design, Team Wang ?
JW : Comme je le disais, ce ne sont que des compétences différentes dans un cadre plus large. Je ne pense pas à ce que je fais en termes de business. Ce qui compte, c’est voir mes idées prendre corps.
L’O : Vous faites de la musique depuis une décennie. Quel conseil donneriez-vous pour surmonter les obstacles et réussir sa vie?
JW : Les bons et les mauvais moments de la vie : il fallait que je les vive. Pour découvrir ma vérité, et ce qui a une réelle importance pour moi. Les deux sont précieux. C’est une bénédiction d’avoir pu être témoin de ces moments.
LOOK : Chemise, lunettes de soleil, bracelet, boucles d’oreilles, collier et chaussures LOUIS VUITTON
COIFFURE : Park Wanyeong
GROOMING : Simon Zhao
PRODUCTION : Katherine Ho
PRODUCTION COORDINATOR : January Jinaya
ASSISTANT LUMIÈRE : Shixin Tian
ASSISTANTS PHOTO : Bobo Hu et Chicheng Lee
ASSISTANT STYLISME : Timothy Tse