Le meilleur de la London Fashion Week version homme
Monument du bon goût à l'anglaise, Margaret Howell n'a pas besoin de suivre les tendances, elle en est une à elle seule. Une fois de plus, la formule du néo-boyscout du Worchestshire pimpé de détails tailored marche, et s'exporte même dans une version estivale plus preppy qu'à l'accoutumée. Elégant, un brin poète maudit, décontracté mais attentif au protocole, tout ce qu'on adore au final.
C'est un retour aux sources minimalistes du label qu'opère Joseph cette saison. Classieux, sobre, efficace, impeccablement coupé, c'est en costume que l'homme maison arpente le costume, d'un air sage méticuleusement étudié. Le costume se porte en ton sur ton à la manière d'un twin set, tantôt diaphane tantôt vert sapin, sans aucun détail superflu. L'adage d'une réussite complète.
Pour son premier défilé à Londres, le label italien n'a pas lésiné sur la couleur, mais beaucoup plus sur ses silhouettes féminines que masculines. Parfaite incarnation du dirigeant du London Stock Exchange, l'homme Emporio Armani porte le trois pièces gris comme personne, un brin négligé car il n'a plus rien à prouver tant il est haut sur l'échelle sociale. De subtils détails sartoriaux comme les surpiqûres blanches et le travail sur les volumes transforment le classique en désirable. Du grand Armani.
Tout en observant les silhouettes masculines défiler dans la nef de la Central Saint Martins, on pourrait sans effort imaginer une bande son passant de Tame Impala à Motohead, avec un brin de bon vieux rock'n'roll parce que nous sommes à Londres, quand même. Ode aux jeunes designers, libérés des dictats qui entravent la création, Donatella Versace imagine un homme anticonventionnel qui n'a pas peur de s'approprier les codes anglais pour en faire une armure ultra sexuée et presque punk, qui à l'oeil est plus que cohérente.
Revirement total d'univers pour Burberry, qui présente en see now buy now sa collection automne-hiver 2017/18. L'amoureux transi de l'époque victorienne se transforme en un jeune homme à la street credibility sans égale, arborant le tartan check de la tête aux pieds, à l'encontre des clichés un peu blings de la logomania. Le trench se porte oversize et vintage, la casquette de rappeur US se substitue au Fedora, les godillots s'habillent de poulain pop et l'allure oscille entre la silhouette british traditionnelle et les spécimen les plus hype de Shoreditch High Street. Le tout nouveau lexique d'une maison en pleine mutation, totalement en accord avec son époque.