PFW : Qui es-tu Adeju Thompson ?
A chaque jour, ses nouveaux talents. Récemment inscrit au tableau d’honneur de la Fashion Week parisienne, un créateur de demain présente sa jeune marque, en 5 questions-réponses.
Adeju Thompson
Marque : Lagos Space Programme
Instagram : @lagosspaceprogramme (7K)
Nationalité : nigériane (basé à Lagos)
Année de lancement : 2018
Signes particuliers :
Adeju Thompson vient de remporter le Woolmark Prize, après avoir été finaliste du LVMH Prize en 2021.
Il collabore de façon multidisciplinaire avec des artistes et des artisans locaux pour revisiter la culture africaine, et revendique une mode non genrée, avec une production locale justement rémunérée.
Ses techniques de tissage impressionnantes sont exposées dans le monde entier, comme au Royal Albert Museum.
C’est sa 1ère saison au calendrier officiel de la Fashion Week Homme parisienne.
Se revendiquant lui même non-binaire, il eut été plus juste d’utiliser le pronom « ils » pour leprésenter.
Mots-clés :
slow-fashion, luxe, artisanat, technique, ancestral, collaboratif, gender free, seasonless.
État d’esprit :
« The Yoruba culture, fresh, breaking away from the past, and totally gay »
L’Officiel : Quand et comment as-tu lancé ta marque ?
Adeju Thompson : En 2018, motivé au départ par la nécessité très personnelle d’être le porte-parole d’un langage nouveau, celui de la mise en lumière d’une création africaine alternative, encore trop peu représentée dans l’industrie de la mode. J’ai commencé petit, mais la reconnaissance que mérite un tel sujet a finalement payé.
LO : Pour quelle(s) raison(s) certains l’aiment déjà ?
AT : Parce que Lagos Space Program remet en perspective des codes familiers de la culture africaine, un espace créatif fragile et singulier, en posant les bonnes questions sur son genre, sa masculinité, son histoire. Explorer son essence, pour en proposer une mode désirable et respectable, est selon moi la raison première pour laquelle on l’aime.
LO : Quel est ton plus grand fait d’arme ?
AT : Celui d’avoir été le premier créateur africain à remporter l’International Woolmark Prize, un prix prestigieux qui existe depuis les Années 50. Être ainsi reconnu représente à mes yeux une formidable opportunité pour l’avenir de la marque.
LO : En quoi cette saison SS24 sera-t-elle différente des précédentes ?
AT : Cette nouvelle collection gagne en confiance et en audace, tant au niveau artistique qu’en terme de production. J’ai aujourd’hui une vision encore plus claire de cette démarche expérimentale qui est la mienne, et cela se ressent dans le travail beaucoup plus pragmatique d’une matière comme la laine, qui est au centre de l’adn de la marque, basée en Afrique. Les laines ultra-light, tropicales sont un support d’exception pour des constructions complexes, extrêmement travaillées.
LO : Quels passages en retenir ?
AT : Pour être honnête, j’aime toutes mes créations, et j’en suis même très fier. Mais il est vrai que certaines m’impressionnent plus que d’autres, car elles reflètent l’incroyable travail de construction qu’il y a derrière chaque pièce, dont certaines - comme les costumes - nécessitent jusqu’à 30 à 40 patrons différents. Pousser notre offre produit est important, mais c’est toute la démarche et le discours autour qui reste essentiel.