ChangeNOW, Paris au sommet du Green
En quatre ans à peine, le sommet parisien ChangeNOW s'est fait une place au soleil du développement durable, au point d'en devenir LE grand rendez-vous mondial.
Cet écosystème unique en son genre, qui se tenait jusqu'alors au Grand Palais, est un « tour du monde visant à accélérer le changement des grands enjeux du siècle et de leur impact en réactivant les forces vives partout dans le monde, de manière inédite » . Pour sa 4e édition annoncée fin mai et entièrement digitale, actualité oblige, ChangeNOW met les bouchées doubles, boosté par l'énergie communicative et l'optimisme contagieux de ses trois co-fondateurs, Santiago Lefebvre, Rose-May Lucotte et Kevin Tayebaly . Le premier nous dévoile en avant-première le programme de ce qu'il définit comme le « plus grand rassemblement mondial des solutions pour la planète ».
"Passer au 100% digital était un challenge, mais nous en avons fait le choix, nous ne l'avons pas subi."
ChangeNOW est aujourd'hui reconnu par ses pairs comme un des acteurs incontournables de la scène développement durable. Estimez-vous compter parmi ceux qui peuvent aujourd'hui donner à la France cette longueur d'avance qui lui a longtemps manqué ?
Santiago Lefebvre : Il est certain que Change NOW est une exception française. Un évènement de cette ampleur, dans ce domaine, et avec un tel effort porté sur la mise à bien de solutions n’existe pas ailleurs. Paris en particulier est en train de se construire autour de cette dynamique, et il y a une vraie légitimité à ce qu'elle soit au coeur de l'écosystème. Et pour cette édition 2021 nous insisterons sur le fait que ces trois jours seront une « collaboration mondiale ». ChangeNOW n'est pas seulement une vitrine, c'est un temps de travail. L'accès au contenu sera entièrement gratuit pour le grand public, afin de démocratiser le plus possible tous les acteurs de cette transition. Mais il y aura aussi un accès premium pour les professionnels, concernant le networking et les prises de collaborations. L'important ici, c'est d'être à la fois inspirationnel et expert sur le sujet.
A l'heure où tous les évènements en physique sont gelés, le passage à une édition entièrement digitale s'est imposé de lui même. Avec quelles contraintes ?
Passer au 100% digital était un challenge, mais nous en avons fait le choix, nous ne l'avons pas subi. Celui d'être capable de recréer l'effervescence, la puissance de l'événement en physique, en laissant porte ouverte à la créativité. Mais aussi la capacité à aller chercher et rassembler encore plus d'acteurs avec lesquels nous n'avions pas encore eu l'opportunité de travailler, notamment pour des questions d'éloignement géographique et de contraintes physiques d'espace sur place. Une formidable opportunité qui nous a permis d'envisager une session 2021 encore plus globale, avec la programmation de 500 intervenants à l'international (soit une centaine de plus que sur la dernière édition en physique), dont certains n'auraient jamais pu être présents en physique, comme l'emblématique leader Nemonte Nenquimo, Huaorani d'Equateur qui lutte pour la protection des siens, leur territoire, culture et mode de vie, Satish Kumar, éco-activiste fondateur du Schumacher College, ou l'équipage du voilier de recherche scientifique Tara Ocean qui navigue actuellement du côté de la Patagonie.
"Tous ont maintenant besoin du soutien des sociétés civiles
pour faire bouger les pays."
Concrètement, comment va s'organiser cette édition digitale ?
Les 300 exposants et 500 speakers (soit 120 pays représentés) proposeront 1000 solutions, avec 180 heures de contenu exclusif créé via une plateforme digitale proposant de nombreux formats interactifs, mais aussi une base arrière physique avec un espace parisien composé de plusieurs studios de tournage qui accueillera près de la moitié des intervenants, en plus des directs depuis l’Amazonie, l’Amérique du Sud, l’Asie, l’Amérique.
Quels grands rendez-vous pouvez-vous déjà annoncer ?
Un parcours dédié à la ville durable, mobilisant une trentaine de maires de villes du monde entier (Rome, Amsterdam, Bruxelles, Sydney, Stockholm... Anne Hidalgo, S.A.S le Prince Albert II de Monaco...). C'est un sujet qui nous a toujours tenu à coeur, quand on sait que 70 à 80% de l'impact environnemental des émissions de CO2 vient des milieux urbains. Plusieurs workshops apporteront des solutions pour changer le visage des villes et les rendre plus résilientes. Autre temps fort, la tenue d'une vente aux enchères inédite avec Christies, vouée à installer l'art durable et engagé comme mouvement artistique reconnu, et dont une partie des recettes ira soutenir son développement via notre association dédiée.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples d'avancées concrètes déjà en cours sur de grands enjeux ?
Cette quatrième édition mettra en avant de nombreux projets déjà bien amorcés. Entreprise pour l'Environnement, Time for the Planet, lancement de la Coalition 1000 Ocean Startups, etc. Ainsi que le Global Pact for the Environment qui réunit plusieurs centaines de juristes du monde entier afin de définir un cadre légal universel concernant l'environnement, soutenu par une résolution votée aux Nations Unies. Tous ont maintenant besoin du soutien des sociétés civiles pour faire bouger les pays, et nous allons y participer avec une intervention de Laurent Fabius.
"Le ressenti, c'est avant tout un apprentissage."
Quelles sont pour ChangeNOW les grandes thématiques environnementales montantes du moment ?
La biodiversité, qu'elle soit maritime ou terrestre, avec notamment l'enjeu de l'agriculture régénératrice. La santé, avec un focus sur le cancer, et un autre sur le concept on ne peut plus d'actualité One Health des Nations Unies qui met en avant les liens étroits existants entre la santé humaine, celle des animaux et l'équilibre environnemental. Le sport, de plus en plus vert et responsable. La beauté, avec le succès de la cosmétique durable. La finance durable, en plein boom, que nous avons vu passer en 3 ans d'impact investors spécialisés aux fonds de Venture Capital, avec une moyenne de levée de fonds multipliée par dix (de 200.000€ à 2 millions d'euros). Et enfin la défense des océans bien sûr, avec entre autres l'intervention du président de l'archipel des Palaos, Surangel Whipps, qui avec le projet Palau Pledge a fait de cette région de Micronésie la première destination touristique au monde zéro carbone, afin de protéger la biodiversité marine de la région.
Quel est votre ressenti personnel sur l'actualité de la planète, et sur cette notion d'urgence à laquelle elle semble plus que jamais confrontée ?
Le ressenti, c'est avant tout un apprentissage. Nous voyons bien que le système dans lequel nous vivons est beaucoup plus fragile que prévu. Le choc que notre planète connait depuis un an n'est pas, et ne sera pas, un évènement isolé hélas. Et ça ne date pas d'hier. Nous avons depuis longtemps fait le choix de la performance et de l'efficience, et je ne suis pas sûr qu'il faille analyser la situation actuelle comme si extraordinairement atypique. Il y a ce proverbe qui dit « Le meilleur moment pour planter un arbre c'était il y a 20 ans. Le second, c'est maintenant. »
ChangeNOW 2021, du 27 au 29 mai 2021, inscriptions (gratuites) sur https://www.changenow.world/tickets2021/