La mode responsable peut-elle vraiment se développer ?
44 % des Français déclarent avoir acheté moins de vêtements en 2018. Parmi ces derniers, 60% affirment qu'il s’agit d’une déconsommation contrainte, pour des raisons budgétaires tandis que 40% affirment qu'il s'agit d’une déconsommation choisie. Pour l’Institut français de la mode, l’offre d’habillement responsable n’est à ce jour pas suffisante pour répondre à la demande. Ce recul de la consommation d’habillement s’inscrit dans une réduction du poids de la mode dans le budget des consommateurs. En effet, cette part est passée de 9,1 % des dépenses en 1960 à 3,9 % en 2017.
Aujourd'hui, 50 % des dépenses de mode se font pendant les périodes de soldes ou de promotions, le prix n'a plus d'importance pour 80 % des consommateurs, dont 86 % indiquent vouloir de la transparence, notamment sur le coût des matériaux, de la fabrication ou encore du transport.
Mais quel est l'impact de l’écologie et de l’éthique dans les achats de mode ? 40 % des consommateurs de mode accordent de l'importance sur les questions de santé, liées notamment à l’utilisation de produits chimiques par l’industrie de la mode. Ensuite, vient le facteur humain, avec 37 % des consommateurs qui en font leur premier critère. Etonnament, l’environnement n’arrive qu’en troisième position, avec seulement 23 % des consommateurs qui placent cette problématique en priorité.
En 2018, 20 % des consommateurs ont acheté un produit de mode « responsable ». Mais seulement 8 % des enseignes placent le développement durable au cœur de leur stratégie en 2019. Cette préoccupation n'est donc pas au coeur de la stratégie des marques. Il faudra encore une dizaine d'années avant que l'offre et la demande de mode responsable se rencontrent.
En revanche, le marché de l’habillement de seconde main a atteint le milliard d’euros de ventes en 2018, selon l'IFM, grâce à une nombre de consommateurs ayant doublé depuis 2010.
En effet, 31 % des consommateurs auraient acheté un vêtement de seconde main dans l’année. Pour ce modèle, la différence est qu'il s’agit d’un marché à très court terme, là où la mode écoresponsable est un marché à moyen terme, faute d’offre suffisante.