Joaillerie

Envie de diamants ?

Quoi qu’on en dise, au royaume des bijoux, le diamant est roi. Tout simplement. Sans même avoir à respecter la règle des 4C (cut, carat, clarity, color), il l’emporte largement devant ses tout aussi précieux congénères (émeraude, rubis, saphir). Pourquoi ? La lumière, le phantasme. A défaut de le posséder, il demeure toutefois loisible de l’admirer lors d'événements exceptionnels comme les deux ventes de prestige organisées par Tajan. Celles des 11 et 12 décembre rassemblent monts et merveilles, que Victoire Winckler – directrice du département joaillerie et horlogerie – décrypte pour L’Officiel.
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Les Ventes de prestige organisées par Tajan (juin et décembre) rassemblent entre 450 et 650 lots de bijoux, des plus anciens (XIXe siècle) aux plus contemporains, et régulièrement une section de bijoux d'artistes. Les expositions des pièces qui précèdent les ventes constituent ainsi une passionnante odyssée dans l'histoire du bijou : l'évolution de son port, des matières, des lignes.

“La spécificité de cette vente est qu’elle concentre, suivant les différentes périodes, les grands noms de la joaillerie : Frédéric Boucheron ou Boucheron (selon les époques), Van Cleef, Cartier, Mauboussin des belles années (1940-1950)... mais également des joailliers plus modernes tel Fred, et des créateurs moins médiatisés mais très reconnus dans leur travail, à l'instar de Capet”, indique Victoire Winckler. Parcourir les époques, les styles, les matières : or, argent, platine, vermeil... et dresser sa propre liste de vœux. “Ce qui est intéressant avec les ventes regroupant un grand nombre de lots est qu'un large éventail de clients peuvent avoir le plaisir d’y découvrir un bijou qui ne les auraient pas forcément attirés de prime abord. Durant les expositions, nous sommes à leur écoute pour extraire les pièces des vitrines, leur proposer de les observer plus attentivement, de les essayer, et répondre à leurs questions. En outre, naviguer des bijoux de grandes maisons à des pièces anonymes permet d'affiner le goût. Cette relation au client est l’un des moments privilégiés et très enrichissants.”

La pièce phare ? “Une broche branche de lilas réalisée par Frédéric Boucheron – premier joaillier à s’être installé place Vendôme –, qui a la particularité de nous être parvenue par descendance directe. Elle fut commandée en 1888 au joaillier par le roi Ferdinand de Bulgarie pour être offerte, en guise d’amical hommage, à la jeune Comtesse Anna Alexandrova de Grenaud de Saint-Christophe à l’occasion de son mariage, proposée à 100.000-150.000€ (lot 83).”

La pièce rare ? “Une bague chevalière (1948) ornée d’un saphir coussin Mauboussin (lot 86, 20.000-30.000€) sur une monture en platine, accompagnée de sa facture d'origine en date du 18 octobre 1948 et demeurée dans la famille depuis : le saphir a été vendu à l'époque comme étant issu du Cachemire, soit la plus belle des provenances pour ce type de pierres, or il s'avère que la technologie actuelle a permis d'identifier qu'en réalité il s’agit d'une origine Birmane, catégorie un peu moindre.”

Un bijou de créateur en pleine redécouverte ? “Les bagues de Suzanne Belperron, ornées respectivement d’une citrine (lot 309, années 1940, 20.000-25.000€) et d'une aigue-marine (lot 96, années 1950, 23.000-27.000€). Cette créatrice, active durant les années 1930 à 1950, a travaillé comme dessinatrice pour la Maison René Boivin avant de s'associer à une autre maison puis de créer en nom propre. Ses bijoux n’étaient pas signés, elle avait coutume de dire : ‘Mon style est ma signature’. Il est donc du rôle de l'expert de pouvoir, par sa connaissance, ses recherches, déterminer et authentifier. Les bijoux de Suzanne Belperron sont de très belle facture, ils s'adressent plutôt à certains connaisseurs et font, aujourd'hui, l’objet d’un vif regain d'intérêt, dont témoignent les prix qui s'envolent régulièrement.”

Le bijou le plus récent ? “Nos clients ne se défont pas uniquement des bijoux de famille, ils aiment à renouveler leur écrin : ainsi, nous proposons une bague diamants champagne montés sur or rose de la collection Allegra de Grisogono (lot 413, 3.000-4.000€), toujours d'actualité en boutiques. ”

La montre la plus exceptionnelle ? “Une montre Audemars Piguet (lot 131), portant la double signature de la maison Fred. Les deux maisons se sont alliées autour de ce modèle, Fred ayant réalisé le pavage sur cette montre conçue par Audemars Piguet. Il est d’ailleurs à noter que les montres Royal Oak de cette belle maison familiale figurent aujourd'hui parmi les plus recherchées.”



“Importants bijoux - vente de prestige”
11 et 12 décembre, Espace TAJAN, 37, rue des Mathurins, 
Exposition : vendredi 7 décembre de 10h à 18h 
samedi 8 et dimanche 9 décembre de 11h à 18h 
du lundi 10 au mercredi 12 décembre de 10h à 12h
www.tajan.com/

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SUZANNE BELPERRON, ANNÉES 1940, BAGUE CHEVALIÈRE CITRINE. Elle est ornée d'une importante citrine hexagonale facettée en sertissure. Monture en or jaune 18K à pans. Travail français non signé. Poids brut : 19,98 gr. Diam. 2 cm. TDD : 53. Certificat d’authenticité de Monsieur Olivier Baroin. 20.000-25.000€.
DE GRISOGONO, COLLECTION “ALLEGRA”, BAGUE DIAMANTS CHAMPAGNE. Elle est composée de sept anneaux entrelacés pavés de diamants taille brillant de couleur champagne. Monture en or rose 18K. Signé DE GRISOGONO. Pochette de Grisogono. Poids brut : 22,04 gr. TDD : 54. 3.000-4.000€.
SUZANNE BELPERRON, ANNÉES 1950 BAGUE AIGUE-MARINE MODELE “tourbillon”. Elle est en forme de bague chevalière à godrons tournants soulignés de lignes de diamants taille brillant (TA). Au centre une aigue-marine ronde en sertissure. Monture en or jaune 18K et platine. Non signée. Poids brut : 15,03 gr. TDD : 49. Certificat d’authenticité de Monsieur Olivier Baroin. 23.000-27.000€.
FRÉDÉRIC BOUCHERON ANNÉES 1888-1889. GRANDE ET RARE BROCHE LILAS. Elle représente une branche de lilas traitée au naturel. Les feuilles pavées de diamants taille brillant (TA). Chacune des fleurettes est également rehaussée de diamants taille brillant. Monture en or jaune 18K et argent. Travail non signé. Poids brut : 72,71 gr. (petits manques, système broche amovible) Dimensions : 14,7 x 7,2 cm. 100.000-150.000€. Provenance : Descendance directe de la Comtesse Anna de Grenaud.
MAUBOUSSIN ANNÉE 1948, MAGNIFIQUE BAGUE CHEVALIÈRE SAPHIR. Elle est ornée d'un saphir coussin en châton à griffes, encadré par deux rouleaux à gradins rehaussés de diamants baguettes. Monture en platine. Travail français non signé. Poids brut : 13,49 gr. (manque un petit diamant) TDD : 56. Poids du saphir : 7,07 carats. Avis GEM PARIS : origine Birmanie, sans trace de traitement thermique. Facture d'origine de la Maison Mauboussin en date du 18 octobre 1948. 20.000-30.000€.

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