Gucci arrive en force dans l’univers de la haute joaillerie
Le défi
Pour sa première incartade dans l’univers feutré, codé et concurrentiel de la haute joaillerie, Gucci a mis en avant son atout majeur : son directeur artistique Alessandro Michele. Un choix audacieux – et à notre connaissance, sans équivalent – qui se justifie par le goût profond du créateur de mode pour les bijoux. Collectionneur de gemmes, il a d’ailleurs lui-même choisi certaines des nombreuses pierres de couleur qui émaillent cette collection constituée de 200 pièces – la plupart d’entre elles sont uniques.
Le style
Fidèle à son tempérament, Alessandro Michele a imaginé pour cette collection baptisée “Hortus Deliciarum” des pièces voluptueuses qui allient rococo et baroque avec une jubilation communicative. Les croix latines aux motifs léonins, les imposantes bagues avec blason, les tiares de jeunes filles se distinguent par leur foisonnement ornemental. En professionnel aguerri, le directeur artistique a mis en lumière un bestiaire – clé de voûte de toute maison de joaillerie qui se respecte – où le lion se taille la part du roi. Il rugit aux côtés de tigres, de serpents, de tritons et bien sûr d’abeilles. La flore n’est pas oubliée : fleurs et feuilles prospèrent sur des montures de diamants et des gravures cachées.
L’esprit
L’allure générale, fièrement maximaliste, est soutenue par des pierres choisies pour la vivacité de leurs teintes mais aussi, et c’est plus singulier dans l’univers de la haute joaillerie, pour leurs propriétés spirituelles en référence au calendrier lunaire. Aux côtés de saphirs multicolores brillent des béryls jaunes, des tourmalines Paraíba, des grenats mandarins, des aigues-marines, des rubellites, des spinelles, des topazes, des opales. Ce feu d’artifice couleur miel, lavande, mandarine, rose néon, bleu, jaune et violet développe une agréable sensation d’allégresse.