Mars 2021, avenue des Champs-Élysées, la boutique Swarovski affiche une mine éclatante : le rose, le vert et le jaune cohabitent avec allégresse. Ce festival chromatique n’est pas a nodin puisqu’il s’inspire du colorama présenté par Daniel Swarovski à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Robert Buchbauer, nouveau PDG de l’empire Swarovski, et Giovanna Engelbert, toute première directrice artistique du géant autrichien, sont présents pour détailler leur nouvelle vision de la marque. Le but de cette métamorphose – qui réunit toutes les divisions du groupe autour d’un thème enchanteur – est clair comme le cristal : ils’ agit de redonner tout son éclat à cette maison, née il y a 126 ans dans une vallée du Tyrol autrichien. Il s’agit également d’exalter l’attrait et de galvaniser la singularité des créations Swaroski. Les cristaux imaginés par Daniel Swarovski affolaient l’imagination de Jeanne Paquin, des sœurs Callot, de Gabrielle Chanel – qui se déplaçait en personne dans les Alpes pour choisir ses sachets de pierres. Les archives deL’Officielle prouvent : peu de décennies,des Années folles aux Trente Glorieuses, ont résisté à l’attraction de Swarovski, qui vit son nom associé tour à tour à Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, puis Jacques Fath ou Cristóbal Balenciaga. Au sommet de sa gloire, Christian Dior exprimait volontiers sa prédilection pour ces pierres du Tyrol, et plus précisé ment son admiration pour une pierre opalescente baptisée Aurore Boreale, créée pour lui par Manfred Swarovski, le petit-fils de Daniel Swarovski. Giovanna Engelbert a la ferme intention de restaurer ce prestige qui s’appuyait alors sur une solide capacité d’innovation, de remarquables dispositions à la communication et une formidable intelligence créative. Cette exigence irrigue donc la première collection imaginée par Giovanna Engelbert. Sortie d’un “jardin mathématique”, Collection One réunit colliers, boucles d’oreilles, bagues, bijoux pour le corps. Ces pièces – conçues pour les femmes et les hommes – explorent toutes les facettes du cristal en soulignant sa géométrie et son caractère brut. Les arêtes vives se mettent au service de délicatesses taille coussin, les motifs complexes célèbrent la couleur par le bais de superpositions audacieuses.“Je voulais libérer le plein potentiel du cristal,détaille Giovanna Engelbert.Les premiers dessins de Daniel Swarovski ont été une fabuleuse source d’inspiration : j’y ai découvert la magie de ses inventions avant-gardistes et j’ai compris à quel point son rêve était puissant.”Une métamorphose radicale au service de l’émerveillement.