Pourquoi Cartier a choisi Dubaï pour défendre les droits des femmes?
Les joailliers, on le sait, sont de grands passeurs de culture. Parfois même de messages, proche de l’activisme. Cartier l’a confirmé ce dimanche 8 mars – une date hautement symbolique puisqu’il s’agissait de la journée internationale des droits des femmes – en révélant son nouveau projet qui se déroulera à partir du 22 octobre à l’exposition Universelle de 2020 à Dubaï. La maison française y présentera le pavillon des femmes.
La maison a longtemps réfléchi avant de se lancer dans ce vaste projet, totalement inédit pour Cartier. « Est ce juste ? Pourquoi faisons nous cela ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi là bas ? Est ce le bon endroit, la bonne région pour parler des femmes ? Ce projet sera t’il compris ? » Cyrille Vigneron, qui préside la Maison depuis 2016, a tranché. Le CEO a estimé que Dubaï 2020 serait précisément l’occasion pour Cartier de faire entendre sa voix, de façon apolitique. « Cette région du monde reste encore peu connue et évolue très rapidement, notamment pour et grâce aux femmes » proclame le communiqué envoyée aux rédactions ce dimanche.
Pour éclairer sa décision, Cyrille Vigneron déclare : «Chez Cartier, les femmes ont toujours joué un rôle clé. Elles sont une véritable force motrice et une source d’inspiration inépuisable. Le pavillon des femmes ouvre un nouveau chapitre important dans l’engagement de longue date de la Maison à soutenir les femmes qui contribuent à faire changer le monde. Nous sommes très heureux et honorés de collaborer avec Expo 2020 Dubai, qui nous offre une occasion unique de partager notre vision d'un avenir meilleur et d'une société plus inclusive, avec des hommes et des femmes provenant du monde entier. En soulignant l’impact que les femmes de toutes les cultures ont eu dans le temps, à travers des réalisations connues et moins connues, le pavillon des femmes constitue une puissante source d'inspiration pour les générations à venir. »
Durant les six mois de l’exposition universelle, le pavillon des femmes offrira un espace d’expression créé pour instaurer un dialogue entre des communautés d’artistes, de scientifiques, de leaders d'opinion, de femmes politiques, d’entrepreneures, de dirigeantes et bien plus. La sous-secrétaire générale des Nations Unies et directrice exécutive d’ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka et l’avocate internationale des droits de l'homme Amal Clooney, ferventes défenseuses et militantes des droits des femmes, de l’émancipation des femmes et de l’égalité des sexes, apportent leur soutien au pavillon des femmes.
Saluant l’initiative, Phumzile Mlambo-Ngcuka a déclaré : « Je félicite les Émirats arabes unis de dédier tout un espace permettant aux millions de visiteurs de l’Expo 2020 d’en apprendre davantage sur le rôle crucial que jouent les femmes dans les communautés du monde entier, tout en reconnaissant les défis auxquels elles doivent faire face chaque jour. Ces défis ne peuvent pas être pas uniquement résolus par les gouvernements, mais par le biais de collaborations significatives et concrètes avec le secteur privé, les sociétés civiles et des personnes engagées. Le pavillon des femmes, en collaboration avec Cartier, sert de modèle aux entreprises en les invitant à repenser leur approche de la promotion de l’égalité des genres. Il constitue une plateforme puissante pour diffuser le message de l’égalité des sexes dans le monde entier. » </p>
Le manifeste de Cyrille Vigneron, accompagnant le communiqué, est sans ambiguité : « Le pavillon des femmes sera situé à côté du pavillon des Nations Unies. Un message puissant. Comme l’a fait remarquer ONU Femmes, dans le monde, quatre piliers liés aux femmes doivent progresser : les droits, l’éducation, la représentation, les décisions sur l’allocation des ressources. Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a reçu le prix Nobel de la paix, non seulement pour avoir mis un terme à la guerre avec l'Érythrée, mais aussi pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes au sein du gouvernement et du parlement. Si les femmes sont mieux représentées, les politiques changent et la paix progresse.
En Europe, les deux plus hauts postes exécutifs (présidente de la Commission européenne et présidente de la Banque centrale européenne) sont détenus par deux femmes. Safina Hussein est la PDG d’Educate Girls, une ONG à visée éducative active dans les zones rurales d’Inde, soutenue par Cartier Philanthropy. Après avoir montré des résultats tangibles, elle s’est vu obtenir une subvention de 60 millions de dollars USD par les Nations Unies et la fondation Skoll. Cela va lui permettre d’agir à plus grande échelle et d'assurer l’éducation de centaines de milliers de jeunes filles. Elle est invitée à partager son expérience et ses convictions. Une femme fascinante qui nous entraîne dans un voyage fascinant.
Dans l’ensemble, le « fossé éducatif » entre les pays développés et les pays en développement a diminué au cours des 20 dernières années, même si nous ne nous en sommes pas rendu compte (comme Hans Rosling, le physicien suédois, le souligne dans son essai Factfulness). Comme nous l’avons constaté avec le Cartier Women’s Initiative, de grandes femmes de tous les continents, des États-Unis, du Ghana, d’Arabie saoudite ou de Chine, ont constamment de nouvelles idées visant à faire de ce monde un monde meilleur.
Au travers de ses engagements, notamment pour le droit des femmes, Cartier est la Maison la plus légitime pour diriger un tel événement, rendre hommage aux femmes du passé et du présent, participer à des discussions sur les obstacles auxquels les femmes demeurent confrontées et sur les incroyables progrès que l'on observe partout dans le monde. Des dialogues ouverts et des tables rondes. À travers les yeux d’artistes, de scientifiques ou de femmes entrepreneures. Sans préjugés ni idées préconçues. Apolitique et non commercial. En faisant cela, nous nous démarquons des autres. En affirmant haut et fort, mais avec réserve et modestie, ce que nous défendons. »
Légende photo : HE Reem Al Hashimy avec Cyrille Vigneron, président de Cartier.