Festival de Cannes : notre palmarès des meilleur-es interprètes.
Avec La Palme d’Or, c’est un prix les plus prestigieux : celui de la meilleure interprétation. L’Officiel a fait sa sélection des 10 prix les plus marquants.
Dans ce magnifique drame où se mêlent jalousie, créativité et narcissisme (et où l’on croise Marilyn Monroe, encore débutante), Bette Davis, dont la personnalité abrasive nourrissait - non sans misogynie - les pages des magazines mondains, est fabuleuse dans ce rôle d’actrice à la dérive.
Un des acteurs les plus emblématiques de l’âge d’or hollywoodien, dont le jeu ultra-moderne, taciturne, est ici un modèle du genre.
Tout le monde connaît l’acteur. Invraisemblablement magnétique, Paul Newman marquait les films où il jouait de son empreinte, de sa signature : un peu de détachement, une élégance brute, une présence irrésistible. On connaît moins les rares films réalisés par ses soins. On recommande chaudement Rachel, Rachel, et De L’Influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, un portrait de femme sensible, délicat, brut, pas si loin des chefs d’œuvres de John Cassavettes. Sa femme, Joanne Woodward, a été justement récompensée pour son interprétation.
Dans l’immense et riche carrière d’Isabelle Huppert, il est bien délicat de choisir tel ou tel sommet. Heureusement, le Festival de Cannes nous aide : si elle remportera en 2001 un deuxième prix interprétation pour La Pianiste de Michael Haneke, le premier, saluant sa Violette Nozière. Inspiré d’une histoire vraie, le film, réalisé par un Chabrol implacable, lucide, cruel, est assurément grand autant par sa mise en scène que par son actrice principale, fabuleuse, vibrante, émouvante. Elle fait honneur à la figure tragique qu’elle incarne.
En incarnant Charlie « Bird » Parker, musicien de légende, saxophoniste ayant révolutionné l’approche de l’instrument et du jazz, Forest Whitaker jouait avec brio, mélancolique et pudique, la partition d’une vie déchirée.
Avec A Serious Man, c’est notre film préféré des fameux frères. C’est aussi, et surtout, celui où le talent de John Turturro, comédien singulier, éclate le plus. En scénariste anxieux (euphémisme), installé dans une sinistre chambre d’hôtel, il excelle, participant pleinement de l’atmosphère étrange, dérangeante, se dégageant de cette grande œuvre.
La grâce même : avec Maggie Cheung, l’acteur formait le tandem parfait pour donner corps à ce film sidérant de beauté, de délicatesse, de justesse aussi. En peu de mots, à peine plus de gestes, tout en silences et vibrations épidermiques, il livrait une prestation comme taillée dans la soie.
Admirable, ayant échappé pour d’obscures raisons à une mise sur orbite durable, cette comédienne donnait aux films de Sofia Coppola, Virgin Suicides et Marie-Antoinette, un éclat singulier : un peu mélancolique, un rien trouble, une certaine douceur. Dans le film de Lars Von Triers, elle est exceptionnelle de densité, dégageant en peu d’effets une expressivité bouleversante. Son talent était récemment encore évident dans The Power of The Dog de Jane Campion : on espère imminent un retour au premier plan.
Le plus beau Almódovar ? Le plus sincère, le moins pétulant, le plus déchirant aussi. Banderas y démontre en tout cas quel fabuleux acteur il peut être, d’une densité dramatique que l’on ne soupçonnait pas, pour être honnête. On attend avec impatience qu’un autre rôle à sa mesure vienne habiller cette nouvelle stature.
Autant une apparition qu’une révélation : avec ce film puissant, tranchant et fin, l’actrice norvégienne apparaissait aux yeux du monde cinéphile ébloui par sa prestation inouïe. Si le film était remarquable à tous égards, la présence de Renate Reinsve semblait lui insuffler un supplément d’âme, une vie que sans elle, il n’aurait pas eu. On guettera avec impatience la suite qu’elle donnera à sa carrière.