Voici comment L'OFFICIEL a repoussé les limites du graphisme

Au cours de sa première décennie en tant que publication, L'OFFICIEL est passé d'un journal spécialisé à la voix officielle de la couture parisienne, en grande partie grâce aux directeurs artistiques qui ont façonné la conception du magazine imprimé. Parmi ces premiers directeurs artistiques, le designer textile devenu graphiste Pierre-Armand Covillot fut le plus remarquable tout au long des années 1920 et 1930, créant des couvertures emblématiques pour chaque numéro à partir de 1928. Le style de Covillot était distinctement Art déco et il concevait fréquemment des cadres pour entourer les visuels clés des couvertures, liant la mode aux mouvements artistiques qui définissaient l'époque et apportant une perspective moderne au magazine. Dans un article de L'OFFICIEL de 1929, l'écrivain culturel résident Roger Nalys associe le jeune âge de Covillot à son travail « plein d'espoir » et « progressiste », qui trouve un écho dans cette nouvelle ère du design.

Comme les logos n'étaient pas encore des caractéristiques importantes des marques au début du XXe siècle, Covillot a également pris des libertés en redessinant le mot L'OFFICIEL sur chaque couverture, afin de se fondre parfaitement dans son travail de conception géométrique. Pour le numéro de juillet 1928 du magazine, Covillot a créé cette version en blocs du logo, avec des touches de couleur inclinées, qui semblent être tirées directement du cadre rectangulaire en feuille de palmier. Entourant une image de Marcelle Lély dans l'un de ses propres modèles de chapeau, le motif de Covillot parvient à imiter à la fois les lignes émoussées de son chapeau ainsi que sa forme de cloche inclinée. Jusque dans les années 30, l'esthétique de Covillot était une partie essentielle de l'histoire visuelle du magazine, incorporant l'art et s'inscrivant dans la mission de L'OFFICIEL : être à l'avant-garde de la mode.