Un fétichisme théâtral, digne des ténors du film noir, aussi couture qu'esthétique. Le latex tutoie le cuir sanglé, la laine est découpée, le costume revu de manière sulfureuse, tout indique une explosion imminente de testostérone, de désir. Mais lorsqu'on y regarde de plus près, on remarque le sens de la coupe toujours aussi impeccable, le détail luxueux, la finition fatto a mano. L'un des derniers bastions du luxe créatif, en quelque sorte.

A l'occasion de son 50e anniversaire, la maison Etro a squeezé la case défilé pour une installation pour le moins singulière. Exposition ouverte au public, elle accueille une collection qui s'avère être un best-off de l'ADN maison : velours, imprimé Paisley, motifs ethniques mélangés aux étoffes sartoriales, un sens pointu et bourgeois de l'aventure. L'ensemble des raisons pour lesquelles la maison est devenue, en un demi-siècle, une institution aussi bohème que culte.

C'est en 2018 que l'homme Versace renoue définitivement avec ses racines. Enrichi, pluriculturel, son lexique oscille entre tradition baroque et une nouvelle vibe plus décontractée. Plus sportive, la silhouette accuse des références tantôt hip-hop, tantôt college, le tout savamment dosé et employé avec justesse. Une nouvelle vibe qui n'a jamais été aussi fière de clamer son appartenance au clan de l'une des plus illustres familles d'Italie.

Un poète, mélancolique mais un brin déjanté, qui puise ses inspirations dans les cultures exotiques. Ici un détail asiatique, là des références au macramé d'Afrique Noire, le tout s'orchestrant à la perfection pour former une silhouette aussi forte qu'intrigante, à la manière d'une partition de Rachmaninov que l'on aurait essayé de retranscrire en version textile. Sublime dans toute sa complexité.

Dans leur éternelle quête du millénial parfait, Domenico Dolce et Stefano Gabbana séduisent cette saison les "fils de", accueillant ainsi sur le podium ces nouveaux rois des réseaux sociaux précurseurs de la tendance. L'habit est royal, la démarche hésitante mais prometteuse, le style incontestablement "elegantissimo".

Sauvage mais pas incontrôlable, ethnique mais urbain, l'homme Diesel Black Gold maîtrise sa part animale. Paré d'imprimés Navajo, de manteaux mêlant matières techniques et drap de laine, de jeans slim fit et d'une bonne paire de santiags, il escalade, un à un, les échelons sur l'échelle du style. Jusqu'à arriver au sommet.

Une randonnée via Montenapoleone, un GR qui passerait rue du Faubourg Saint-Honoré : le sport extrême se fait rutilant chez Ermenegildo Zegna Couture. Cuirs souples à s'en damner, cachemires, passe-montagnes en alpaga et hiking-boots piquées sellier complète la panoplie d'un Frederick Cook des temps modernes.

Une élégance futuriste et un sens inné de l'étiquette, le tout ponctué de détails sport et d'une vocation pour l'excellence : Emporio Armani peut se targuer d'être l'une des plus belles vitrines de la mode made in Italy, dont son fondateur connaît le moindre rouage.

Dimanche à 12h30, le show Dsquared² rythmera le 3e jour de la semaine de la mode milanaise homme. A découvrir ici en même temps que le premier rang.