Chez Prada, une réflexion sur la féminité en constante transformation

Le défilé Prada automne-hiver 2025-26, signé par Miuccia Prada et Raf Simons, interroge la notion même de féminité, mettant en lumière son caractère fluide et en perpétuelle évolution. En explorant des concepts tels que le déplacement, la recontextualisation et la dématérialisation, les créateurs déconstruisent les codes traditionnels associés à la féminité. Les robes, symboles par excellence de cette féminité, sont transformées de manière constante, tant par leur forme que par la manière dont elles sont portées. Les fragments de vêtements se déplacent sur le corps, libérés de leur fonction initiale, brouillant les frontières de leur origine. Ces transformations redéfinissent le sens de chaque pièce, créant de nouvelles silhouettes grâce à l'interaction entre les différents éléments. Les proportions sont modifiées, ajustant la relation entre le corps et le vêtement, tandis que la construction devient plus visible dans une réduction volontaire des matériaux, avec des coutures brutes exposées. Cette esthétique de la rawness s'oppose à des gestes de glamour dans les accessoires — bijoux, sacs à main, nœuds — qui viennent ajouter une touche de décoration. Cette dualité, visible à la fois dans les vêtements et dans le décor du défilé, où la structure métallique et le raffinement du tapis conçu par Catherine Martin cohabitent, illustre la complexité de la féminité contemporaine et soulève des questions sur ses multiples facettes et sa définition fluctuante.