PFW : les silhouettes simplexes de Victoria Beckham

S'habiller, c'est créer une forme. Avec l'anatomie comme cadre, nous utilisons les vêtements pour sculpter notre corps, pour sculpter notre corps, mettre en valeur notre physique et renforcer notre expression. Pour la collection automne-hiver 2024-25, Victoria Beckham réexamine les silhouettes transformatrices qui sont au cœur de sa marque et les abstrait à travers le prisme de sa propre évolution créative. Tout en conservant l'aisance essentielle à sa philosophie, la proposition affine le concept de silhouettes complexes dans leur construction mais faciles à porter dans leur pratique. Au cours de ce processus, une méta-conversation se déroule à l'intérieur des vêtements : des références à l'acte de s'habiller lui-même, à l'environnement et à l'intérieur de l'armoire dans laquelle nous gardons nos vêtements, ainsi que la façon inconsciente et gestuelle dont nous les portons.

Illustrant une simplicité trompeuse, les classiques du tailoring et des vêtements d'extérieur se transforment en des formes qui conçoivent et élèvent le langage du corps. Les épaules des blazers, des vestes et des manteaux se prolongent en lignes pointues ou s'élargissent en courbes inclinées nonchalantes. Les pantalons prennent forme grâce à des coupes illusoires : un pantalon escalade décontracté à entrejambe bas, confectionné dans des tissus de tailleur, s'intensifie en proportion le long de la cheville, s'enroule et allonge la jambe ; un pantalon surdimensionné en coton enduit ou en denim japonais se sculpte de manière spectaculaire sur le bas du corps ; et un pantalon à coupe carrée est élégamment suspendu à ses passants de ceinture comme s'il était attaché aux fermoirs d'un cintre de vêtement.

Évoquant la mécanique de la garde-robe, le motif du cintre est repris dans la construction de blazers et de petits duffle-coats. La notion se manifeste également dans les pulls coupés en collet avec des cols déconstruits qui superposent l'encolure à l'avant du cou et créent une impression de trompe-l'œil suspendu. L'effet inspire les tricots et les robes coupés pour se tordre sensuellement sur le corps, comme des vêtements tirés sur un cintre. Soutenue par des cols de chemise amidonnés détachables et des bracelets à imprimé floral, cette garde-robe se révèle dans des robes fluides en jersey rassemblées avec des broches en fil de fer enchevêtrées, à la manière de certains dessins de Picasso. S'inspirant des idées de suspension, les robes parachutes dont les ourlets de jupe sont rassemblés entre les chevilles créent un volume rebondissant et gonflant en mouvement, tandis que l'imprimé chaîne d'une robe prend vie dans des chaînes métalliques légères suspendues à une jupe et à un bustier.

Crédits : Getty Images