Hommes

La saga Brioni, en 50 ans d’archives

Légende vivante du tailoring italien, la maison Brioni marque son retour aux sources avec la sortie d’un exceptionnel livre rétrospective.

Aucun nouveau recueil relatant l’incroyable saga de la légendaire marque italienne Brioni n’était plus sorti depuis le début de ce siècle. C’est chose faite, avec Tailoring Legends, un pavé de 259 pages édité aux Editions Assouline, aussi beau à l’oeil que riche d’enseignements. L’occasion de rappeler, à l’heure où elles se font rares, combien cette maison de couture iconique a rythmé ce qui se fait de mieux en matière de tailoring masculin. Fondée en 1945 par les maitres tailleurs Nazareno Fonticoli et Gaetano Savini, la maison a habillé au fil des décennies la crème de la crème en matière d’élégance. Du tout-Hollywood aux chefs d’état, de musiciens en artistes, les plus grand noms y sont passés. Clark Gable, John Wayne, Barak Obama, Nelson Mandela, Luciano Pavarotti, Drake, Pharrell Williams… en passant par des centaines de red carpet et quelques James Bond, dont la marque a été le costumier officiel de 1995 à 2006, il y avait largement de quoi en faire un livre. 

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Mais bien au delà d’être seulement un délicieux bottin mondain, Tailoring Legends témoigne aussi de l’excellence et du savoir-faire de cette référence de l’industrie. Car si c’est son premier défilé organisé en 1952 au palais Pitti de Florence en Italie qui lança officiellement cette signature d’un tailoring romain très novateur pour l’époque, ce sont ensuite des générations de petites mains parmi les meilleures au monde qui ont oeuvrées en coulisses à la destinée prestigieuse de la marque. Soixante-dix ans d’archives qui sonnent aujourd’hui comme autant de témoignages d’une période où la perfection des coupes et matières était la condition sine qua non à l’élégance masculine, jusque dans ses moindres détails. 

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Les textes signés d’Olivier Saillard, historien de la mode, viennent nous rappeler l’importance que représentent pour Brioni les contributions de ces deux mondes parallèles, chacun à sa manière constitutif de sa success-story, mais c’est à l’écrivain américain Bret Easton Ellis que reviendra le mot de la fin, en préface : « Il y avait quelque chose dans ce costume Brioni qui soulignait cette liberté que j’éprouvais, parce qu’il l’incarnait à lui seul. C’était un signifiant, et c’est ce qui me faisait me sentir mieux, m’encourageait dans cette nouvelle confiance en soi que j’expérimentais alors, malgré des revers de la vie, revers qu’il me devenait plus facile de gérer avec l’expérience de l’âge. C’est un moment de ma vie qui sera toujours défini en partie par ce costume, parce que c’était un moment où je ne voulais rien porter d’autre quand je sortais. Alors que Los Angeles basculait toujours plus dans la décontraction, je conservais mon costume Brioni, un des seuls que je possédais à cette époque. Et certains jours, dans certains moments, il me rappellait finalement non pas ce qui allait mal, mais ce qui allait incroyablement et simplement bien. J’étais devenu sans le savoir l’homme que je voulais être. »

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