Robert Pattinson : "Devenir acteur n’était pas le rêve de ma vie"
Une recherche récente l’a consacré l’homme au visage le plus beau du monde. C’est le chirurgien esthétique Julian De Silva, directeur du Centre for Advanced Facial Cosmetic and Plastic Surgery de Londres, qui lui a décerné ce titre, après avoir travaillé sur la cartographie numérique des visages des stars à partir du nombre d’or, ou “divine proportion”, une unité de mesure utilisée par les Grecs anciens pour calculer la beauté idéale, et considérée pendant des siècles comme la formule secrète de la perfection, au point que Léonard de Vinci l’aurait appliquée pour dessiner le corps de son Homme de Vitruve. Lui, c’est Robert Pattinson, lié au triomphe planétaire de Twilight et occupé à tourner le nouveau Batman, de Matt Reeves, attendu pour l’année prochaine.
Il sourit intimidé, conscient du charme qui l’a conduit à devenir le visage du parfum Dior Homme à partir de 2013 et à s’associer à la maison de l’avenue Montaigne pour une campagne publicitaire et un clip vidéo réalisé par le duo The Blaze sur les notes hypnotiques de Leonard Cohen chantant : I’m your man. À part la mode, son cœur de 33 ans est fortement attaché au cinéma. “Où je me vois dans dix ans? Encore ici, à donner des interviews et à profiter d’un travail qui, malgré tout, me donne beaucoup et que je continue à aimer follement.”
L’Officiel. Quand as-tu décidé de devenir acteur ?
Robert Pattinson : En fait... je n’y ai jamais vraiment pensé. Quand j’avais 15 ans, il y avait une fille qui me plaisait, elle faisait partie d’un club de théâtre, je travaillais en coulisses et j’ai réalisé à quel point tout était magique derrière le spectacle. Je n’ai jamais suivi de cours, je faisais juste ce que j’aimais faire : être devant la caméra, dans les coulisses, sortir après le spectacle. Ça s’est fait naturellement. Ce n’était pas le rêve de ma vie, je ne l’ai pas poursuivi de manière insistante, j’ai juste fait ce qui me plaisait et que je faisais bien.
Quand tu étais enfant, que voulais-tu faire “quand tu serais grand”?
Quand j’étais ado, je m’imaginais faire quelque chose dans le domaine de la musique : je jouais du piano, et je me produisais avec mon groupe dans un restaurant et je trouvais ça génial. Je dois reconnaitre que j’ai toujours eu des expériences positives... Il est probable que dans ma vie précédente, tout était vraiment horrible !
Quand as-tu réalisé que tu étais célèbre ? Et comment as-tu réagi à cela ?
En fait, je n’en ai jamais vraiment pris conscience. Donc je ne pense pas que cela m’ait changé. Au moment de Twilight on travaillait avec une telle cadence! et d’une certaine manière je vivais dans l’isolement. Je n’ai pas eu le temps de m’en rendre compte, même quand ça a été fini. Quant à Harry Potter, je me souviens qu’après la première, le lendemain, j’étais surexcité, et le jour d’après... c'était comme si rien ne s’était passé.
Selon une recherche récente, tu as été nommé l’homme le plus beau du monde...
Cela me flatte, mais me fait aussi beaucoup sourire. Quand j’y pense, il y a des milliers de choses que je n’aime pas chez moi. Ceci dit, je me rends compte qu’en vieillissant, j’accorde moins d’importance à l’apparence physique qu’il y a quelques années. Je pense que c’est une bonne chose de trouver des parties de soi que l’on n’aime pas, pour pouvoir les améliorer.
Quel est ton premier souvenir de mode? Tu as raconté que tu étais un collectionneur de sneakers...
Je me souviens que lorsque j’avais environ 14 ans, aucun de mes amis ne pensait vraiment aux vêtements. Mais moi j’ai mis de l’argent de côté pour m’acheter une veste rouge qui me plaisait, je me suis dit “il me la faut”, je crois que c’était d’un designer japonais. Je me sentais tellement à la mode !, ça ne m’était jamais arrivé. Avant cela, je n’avais jamais pensé à la mode, cet achat a été le passage, le moment où j’en ai pris conscience. J’ai eu plusieurs phases dans ma vie. J’achetais beaucoup sur e-bay et peu à peu je me suis passionné pour les sneakers. J’achetais toujours le même modèle, je me concentrais sur des détails et toutes les différences possibles... J’avais absolument toutes les versions d’un même modèle !
Comment définirais-tu ton style?
C’est étrange parce que je passe beaucoup de temps à le cacher, d’une certaine manière, je ne pense pas que ce soit vraiment un style. Je ne saurais pas le définir précisément, c’est sûr que je suis très attiré par les vêtements excentriques. Mais en même temps, dans la vie de tous les jours, je porte des vêtements normaux sans avoir une esthétique précise.
Comment fais-tu pour poursuivre à la fois ta carrière dans le monde de la mode et dans celui du cinéma?
Ce qui m’a attiré dans le cinéma, surtout ces dernières années, c’est l’atmosphère d’obscurité... J’aime le contraste avec le travail que j’ai fait pour Dior, qui est attirant dans un sens plus conventionnel.
La nouvelle campagne du parfum Dior Homme s’adresse à un homme fort. Que signifie “fort” pour toi?
Je pense que la force est de savoir écouter au lieu de dire tout ce que l’on croit devoir dire. Très souvent, les gens veulent à tout prix prouver qu’ils sont parfaits en se mettant au centre de l’attention, au contraire, il faut être patient, et pour l’être, il faut se sentir bien avec soi-même. Être fort, c’est aussi être empathique, ne pas juger.
Dans la vidéo de The Blaze on te voit danser, et tu as l’air de beaucoup t’amuser.
Oui, c’était vraiment amusant. À un moment donné, je faisais quelques pas de danse derrière la caméra et ils ont hurlé “Saute !” et moi, au milieu du bruit, en train de danser, je ne comprenais pas, alors j’ai crié “Qu’est-ce que vous dites?” et ils ont répondu “Vole!” C’était vraiment fou, mais très excitant.
Te considères-tu comme un beauty addict? As-tu une routine beauté?
Pendant des années, je n’ai rien fait à part me laver le visage. Puis, en vieillissant, j’ai réalisé que je devais prendre soin de ma peau ! Une chose que j’aime bien faire, c’est appliquer un masque en tissu, comme ceux que les gens mettent dans les avions pour se détendre.
Qui a été ton maitre en cinéma? Y a-t-il un rôle que tu rêves de jouer?
Pour moi Marlon Brando a toujours été une icône, je ne pense pas que quiconque puisse l’égaler. À propos de mon rôle de rêve... Je dois dire que chaque personnage que j’ai interprété me semblait tellement bizarre au début, mais j’ai été heureux de donner vie à chacun d’entre eux. Et cela m’a fait devenir ce que je suis.