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Louis Pion à l'heure du recyclage

Pour soutenir son opération « Recycler c’est Gagner », Louis Pion s’est associé à Eco Tempo, qui œuvre depuis presque dix ans à développer une filière de recyclage dans le monde de l’horlogerie. Discussion avec Jean-Luc Bernerd, fondateur et PDG. Propos recueillis par Victor Miget
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RDM : Pouvez-vous nous détailler le concept d’Eco Tempo ?

Jean-Luc Bernerd : « L’idée est née en 2010, d’une simple réflexion. à cette date, je trouvais qu’il manquait un maillon pour les montres et les bijoux, celui du recyclage. Toutes les politiques RSE en parlaient, mais rien n’était vraiment fait. Du côté des consommateurs, beaucoup de pièces finissaient par s’entasser dans des tiroirs. J’ai déposé le concept la même année, car je souhaitais offrir la possibilité à tous les fabricants et revendeurs de montres de recycler les composants. »

 

Comment se définit le partenariat avec Louis Pion ?

« Nous sommes une société privée, il faut donc payer une adhésion. Celle-ci permet de bénéficier de la visibilité du logo et d’un savoir-faire. Toutes les montres qui arrivent sont pesées. Un tri est opéré entre les différents modèles, etc. On procède au démantèlement et à une sélection des matériaux pour qu’ils arrivent triés chez l’affineur.

Concernant Louis Pion, la marque gère la mise en place d’une urne dans chaque boutique. Urne qui repart, une fois par mois environ, dans nos ateliers du Gers. En 2018, Louis Pion a collecté 330 kg de montres. »

Qui sont vos partenaires ?

« J’ai proposé ce concept à différentes sociétés, notamment les plus gros distributeurs à l’échelle nationale dont Louis Pion. Ce dernier s’est rapidement et naturellement intéressé à la possibilité de récupérer ses montres et d’en dissocier les différents éléments. Il souhaitait donner une seconde vie aux composants qu’ils avaient accumulés lors des révisions. Eco Tempo a aussi souhaité intégrer, à travers ces partenariats, une société de formation et de réinsertion. L’idée étant d’apprendre à démanteler les montres, à les sélectionner, à les trier, à les apporter chez un affineur pour remettre les produits dans le circuit. Via des contrats départementaux, nous travaillons avec des personnes en décrochage professionnel. Cette démarche permet de les faire revenir dans la vie active. Mais il y a aussi les IME (Institut médico-éducatif). Plus que des ateliers pédagogiques, cela permet de leur proposer une activité proche de celle du monde du travail. »

 

Pourquoi Louis Pion a-t-il souhaité s’associer à Eco Tempo ?

« Tout fabricant ou importateur doit penser à la fin de vie du produit. Cette démarche est de plus en plus prégnante aujourd’hui. Louis Pion en a également conscience et a voulu s’associer à Eco Tempo, car c’est aujourd’hui la filière de recyclage la plus organisée, avec une prise en charge de la fin de vie de la montre. Ce qui est certifié par la présence de notre logo. Pour sensibiliser et gratifier le consommateur, Louis Pion met en avant notre partenariat deux fois par an, en avril et en septembre, à l’occasion d’une opération spéciale. Un bon d’achat est offert aux clients qui rapportent leur montre usagée pour la remplacer par une nouvelle. »

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Pensez-vous que ces démarches puissent avoir un effet sur les mentalités dans le monde de l’horlogerie ?

« Nous sentons déjà que les mentalités évoluent. Les consommateurs sont également attentifs et demandeurs. Ils souhaitent avoir une visibilité sur la prise en considération des notions de développement durable et d’environnement. »

 

Quelles sont les suites possibles à donner à ces partenariats ?

« Au-delà de l’identification et du savoir-faire valorisant pour une marque, nous pourrions envisager – pourquoi pas ? – un réemploi. Par exemple, sortir des gammes d’occasion, des collections de seconde main... »

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