L’Ingénieur Chevallier, vous connaissez ?
En matière de lunettes sur mesure vous pensiez avoir tout vu mais c’était sans compter sur cette nouvelle pépite de l’optique parisienne, qui redonnent ses lettres de noblesse à un marché en pleine ubérisation.
Racheté l’an dernier par la Maison Bonnet, référence dans l’artisanat lunetier depuis les années 30 aujourd’hui dirigée par Franck Bonnet, troisième génération, L’Ingénieur Chevallier est historiquement l’ancêtre des opticiens parisiens. Installé par Louis XV en 1740 dans la Tour de L’Horloge de la Conciergerie, inventeur du microscope au début du 19ème siècle, opticien officiel du roi Charles X, son curriculum d’exception n’a rien à envier à celui des grands groupes. Raison suffisante pour réveiller la belle endormie, dont la dernière boutique historique en plein coeur de Paris faisait peine à voir. Entièrement repensé par le designer Pierre Bonnefille, le lieu s’est offert un sacré lifting, qui sera très prochainement dupliqué sur une deuxième adresse dans le Haut-Marais. Vitrines de laque brunie pour effet miroir sans miroir, intérieur à la croisée du show-room dernier cri et du laboratoire high-tech, l’ensemble vaut le détour, ne serait-ce que pour le coup d’oeil. Mais pas que.
Pour qui rêve (et peut s’offrir) une paire de lunettes comme il n’en a jamais porté, avec « la facilité du prêt-à-porter et le luxe du sur mesure », c’est ici son petit paradis. Des montures d’exception, uniquement fabriquées main, et surtout introuvables ailleurs parce que dénichées aux quatre coins du monde (Allemagne, Japon…) en séries ultra-limitées. On frôle ici le millier de références à l’année, complété depuis peu par une ligne maison de modèles exclusifs, réalisés sur place dans les ateliers. Or massif, titane, corne, bio-acétate… on est bien loin des modèles standardisés de l’industrie du prêt-à-emporter. Car ici, en plus du produit, le service revendique l’exigence. Assuré par une équipe de passionnés formée dans les ateliers de la famille Bonnet, il garantit que chaque paire soit ajustée sur mesure à celui qui les commande : distance verre-oeil, inclinaisons et courbes des branches, chaussant du nez… tout est calculé et travaillé dans une cabine d’optométrie à la pointe de la technologie, avant de passer en « fitting room » pour une séance personnalisée de réglage au millimètre. L’idée étant qu’elles se fassent oublier une fois portées, alors que les autres ne verront qu’elles. Car finalement n’est-ce pas là l’acmé d’une paire de lunettes ?
