Jalouse

La vie en gonzo

Dernières créations du Californien Jérôme Jacques Marie Mage, les lunettes de soleil inspirées par celles du cultissime écrivain Hunter S. Thompson s’ajoutent à une longue liste de modèles extraordinaires.
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En seulement cinq années passées dans son studio basé à La Fayette Park, Los Angeles, le lunettier Jérôme Jacques Marie Mage a conçu  un catalogue de créations rares et sophistiquées. Évidemment, il repousse les limites du luxe avec des séries ultra-limitées en matières high-tech, fabriquées à la main au Japon, avec une vraie audace de formes.  Mais c’est dans ses inspirations que se situe le véritable tour de force :  un sans-faute à la limite de la perfection. Le créateur explique ainsi son projet : “Quand vous regardez une paire de lunettes JMM, leur forme, leur construction et leurs matériaux signent un mélange particulier d’époques, d’endroits et de sensibilités s’unissant dans un manifeste unique.” En effet, ses lunettes explorent la pop culture sur plusieurs générations, et le fétichisme le dispute à l’objet culte. Déjà plus de 70 000 fans convaincus suivent ce lunettier d’exception sur Instagram. Parmi ses modèles revendiqués qui ont inspiré une paire de lunettes JMM, on trouve souvent des icônes du cinéma : Burt Reynolds (modèle bling seventies The Reynold), Dennis Hopper, Olivia Newton-John (avec l’incroyable modèle très avant-garde Newton), Akira Kurosawa  (The Akira), Jean Seberg et Belmondo dans À bout de souffle (The Seberg), Alfred Hitchcock, mais pas que. Il évoque aussi les poètes Aragon, Apollinaire, Byron et Baudelaire, le couple d’écrivains Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, les artistes Niki de Saint Phalle (l’extravagant modèle triangulaire Niki) et Leonora Carrington (des lunettes papillons extrêmes),  les musiciens avec Mick Jagger et sa femme Bianca, le Velvet Underground,  ou encore l’époque de JFK avec le modèle Fitzgerald. Enfin, pour les férus  de mode, les larges lunettes rectangulaires d’Yves Saint Laurent dans les seventies (Yves) sont d’ores et déjà un must-have. Dernier coup d’éclat : deux paires de lunettes aviateur (pour hommes  et femmes) en titanium et acétate aux verres de couleur ambre ou verte qui rendent hommage à l’écrivain Hunter S. Thompson, fondateur du journalisme gonzo. Bien nommées Duke (le surnom de Hunter) et Peyotl (la fleur de cactus dont est tirée la mescaline, une de ses drogues hallucinogènes préférées), ces lunettes, limitées à 500 et 350 exemplaires, sont inspirées par les modèles que le journaliste portait en permanence et qui faisaient partie de sa fameuse panoplie – au même titre que sa chemise hawaïenne, ses éternelles Converse, son fume-cigarette, son flingue et son bob vissé sur le crâne. Créées en collaboration avec la Gonzo Foundation, qui encourage la littérature, le journalisme et l’activisme politique, elles s’accompagnent de fameux dessins de Ralph Steadman et se rangent dans une boîte ornée du célèbre “poing gonzo” à deux pouces et à fleur de peyotl qui a été utilisé comme logo lors de la campagne de l’écrivain pour devenir shérif en 1970 dans le Colorado. À ce degré-là, le perfectionnisme dingue force le respect ; comme le disait Hunter S. Thompson : “When the going gets weird, the weird turns pro.” (Quand les choses deviennent bizarres, le bizarre passe au niveau professionnel.)
 

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