Voyage

Le Peninsula, étoile de Bangkok

Oui, les hôtels de Thaïlande ont toujours une longueur d’avance. Un charme incomparable, aussi. Tout comme un rapport qualité-prix imbattable et un service de référence. Le Peninsula de Bangkok éclaire la démonstration.

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Une trentaine d’étoiles brillent sur ce petit bout de Chao Phraya, le large fleuve qui traverse Bangkok en lui offrant sa vitalité, sa beauté, sa singularité. Les plus prestigieuses des enseignes hôtelières voisinent sur ses rives. Toutes dominent l’intense activité de ce ruban d’eau sombre tapissée de jacinthes d’eau. Une avenue royale.

Barge, péniche, speed boat, traversier

Les bateaux-bus bondés avancent, pépères tranquilles, pendant que les barques-taxi pétaradent entre deux gerbes d’écume. Indifférent à ce remue-ménage, glisse avec lenteur un long convoi de barges chargées à ras bord de charbon, de riz ou de sable… En soirée, les péniches de la fête rejoignent la valse aquatique, néons tapageurs, musique du diable et dance-floor illuminé par les flashes des selfies, à moins que ce soit un sampan traditionnel dont le dîner chic est servi à la lueur des bougies qui vacillent… Ajouter le speed boat de la police, des pompiers ou du médecin, ceux aussi des livraisons express, quelques Riva privés ainsi que les traversiers des hôtels qui, pour leurs clients, desservent station de métro, mall dernier-cri ou parc d’attractions.

Drapeau français

L’affaire est entendue : la Chao Phraya raconte l’énergie de Bangkok, turbulente capitale (11 millions d’habitants) d’un royaume qui compte 72 millions de sujets. Chacun voue un respect sans faille à son roi, Maha Vajiralongkorn Phra Vajiraklaochaoyuhua. Rester simple et prononcer Rama X. Depuis la baie vitrée des chambres du Peninsula (ou mieux, la terrasse des suites), les hôtes se trouvent aux premières loges du spectacle non-stop servi dans son édifiante sincérité. En prime, regard direct sur le drapeau français qui flotte juste en face, sur notre ambassade. Cocorico ! France et Thaïlande entretiennent des relations diplomatiques depuis Louis XIV. Le roi Soleil dépêcha ici le chevalier de Chaumont (on imagine le voyage à l’époque…) pour assurer le royaume de Siam de Son amitié. C’était il y a 340 ans, un record.

Bouchées végan et bio

Sur 37 étages, le Peninsula développe toute l’élégance thaï, sa délicatesse légendaire autant que son art de l’hospitalité. On les retrouve dans les 367 chambres et suites où la literie XXL, les salles de bains marbrées vert et blanc, les soieries et les créations artisanales attestent d’un univers où le bien-être ne souffre d’aucune approximation.

Compléter avec un restaurant de cuisine locale, Thiptara, dont le chef touille le meilleur pad thaï du pays (nouilles de riz sautées habituellement avec des crevettes, ici avec de la langouste), une table cantonnaise, Mei Jiang, digne de l’étoile, et The Lobby, grand espace du rez-de-chaussée, dédié aux petites faims pressées, ainsi qu’aux lianes mondialisées, fans de bouchées végan et bio qu’elles font glisser avec un jus de légume détox.

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Une chiffonnette pour les lunettes

Ajouter sans hésitation l’immense terrasse de plein air, le River Cafe plaqué au niveau de la Chao Phraya. On y déjeune, on y dîne, on y rêvasse mais, plus que tout, on y prend son petit déjeuner (immense buffet de tout et plus encore) devant le spectacle du fleuve aux mille tableaux. Plein les yeux et pleine forme assurée ! Les tropiques ajoutent leur température clémente et le personnel, attentif comme nulle part ailleurs, veille sur la moindre envie, un journal, une mangue, un rab de thé, une chiffonnette pour les lunettes, une coupe de champagne, une prise pour charger son téléphone, un coussin supplémentaire… Quand l’excellence devient dogme.

On parie sur le short bleu

Tout autour, Bangkok vibre. Temples noyés sous les fumées d’encens, procession des lamas et de leurs moinillons quémandant l’offrande (l’hôtel assure dès l’aube cette étonnante rencontre), shopping aux couleurs du jour, boutiques de soieries tissées comme il y a mille ans, prière de goûter ce wok touillé sur le trottoir avant de réserver une table gastronomique, hymne aux traditions d’infini raffinement. Demain, on applaudira un combat de boxe, les spectateurs hurlent, la musique rythme les coups, on parie sur le short bleu. En rentrant, on partagera l’euphorie d’un chauffeur de tuk-tuk qui rigole en se faufilant dans les embouteillages. Expérimenter tout autant l’épatant métro aérien, sûr, propre, ponctuel (on en rêve !) qui dépose aux portes de Chatuchak, l’un des plus grands marchés du monde, imbattable caverne aux souvenirs et aux cadeaux pour tout le monde (uniquement le week-end et toujours bondé)…

Trois délicatesses

Bangkok tourbillonne mais aucun habitant n’oublie de déposer sur l’autel du coin de la rue l’offrande qui revient aux maîtres du ciel, encore moins, entre deux urgences, de méditer à l’abri d’un havre de silence que protège l’énigmatique sourire du Bouddha.

De retour au Peninsula, tester l’invitation au bien-être. Pour les uns, c’est salle de sports où sont alignés les plus modernes des instruments de torture. Pour les autres, direction le Spa. Pause. Silence ouaté, murmure d’un filet d’eau, vaguelettes musicales autour d’un bassin fleuri de lotus. L’original soin maison conjugue trois délicatesses d’Asie, celles de Thaïlande, bien sûr, mais également celles de Chine et du Japon. Au bout de 90 minutes (120 euros, une bénédiction), le monde paraît soudain beaucoup plus beau.

Une fleur de frangipanier et une bougie

Ce soir, on affichera sa nouvelle sérénité en dînant sur la terrasse du River Cafe. Un feu d’artifices illuminera peut-être la Chao Phraya, à moins que ce soit un bateau-teufeur ou la barcasse d’un pêcheur au lamparo. Un serveur approche de la table. Il tend un petit panier tressé garni d’une fleur de frangipanier et d’une bougie allumée. Faire un vœu, le confier au fleuve. La petite flamme vacille dans la nuit noire avant de voler sans doute jusqu’aux étoiles. Il n’est pas interdit d’échanger un baiser.

Pratique

Y aller. A l’instar des compagnies du Golfe qui proposent de mettre à profit l’escale sur leur route vers l’Asie, Finnair suggère de rejoindre Bangkok via la Finlande. Il est possible de prolonger la halte à Helsinki ou encore de filer passer une nuit au pays du Père Noël et de la grande nature scandinave, avant de poursuivre son voyage. Vols quotidiens depuis Paris (3 heures) avec escale à Helsinki avant de gagner Bangkok (une dizaine d’heures). Avantage de la formule, moins de 600 euros l’AR en classe économique certains jours et moins de 3 000 euros en classe Affaires aux dates les moins courues.
Tél. : 01 82 88 24 05.
finnair.com

Bon à savoir. Pas de visa exigé pour les Français mais passeport en cours de validité. Quand il est midi en France, il est 18 heures en Thaïlande. L’euro s’échange contre 34 baths, la monnaie locale. Le coût de la vie locale est largement inférieur à celui de la France.
Pour préparer son voyage, office de Tourisme de la Thaïlande : tél. : 01 53 53 47 00.
tourismethai.fr

Séjourner. Pour une nuit en chambre double au Peninsula Bangkok, compter entre 350 et 500 euros, petits déjeuners compris.
peninsula.com

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