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Alexia Elkaim (Miaou:) : "Les choses se font faites de façon naturelle"

Entre son défilé suivi par Tina Kunakey, Fai Khadra, Paola Locatelli, Gabriella Karefa-Johnson ou encore Diplo, et l'ouverture de son premier pop-up store parisien au Printemps, Miaou s'impose à Paris. Rencontre avec Alexia Elkaim, sa fondatrice. 

Gare au miaou
Gare au miaou

L'OFFICIEL : Racontez-nous votre parcours artistique depuis vos études à la Parsons School of New York.
ELISA ELKAIM: Tout au long de mes études à la Parsons, j'ai réalisé des stages, que ce soit au VMagazine ou au CR Fashion Bok. À la façon d'un curateur, je proposais les nouveaux noms de la musique, comme Travis Scott qui était inconnu à l'époque. Le casting a toujours été une passion. Choisir la bonne personne permet de raconter une histoire, une marque, une philosophie... Donc, tout naturellement à la fin de mes études, je suis devenue directrice de casting pour l'agence Starworks à New York. Mais étant avant tout une créative, je passais mes pauses déjeuner à bosser sur un projet mode. 

L'O: Quel était ce projet ?
EE: J'avais trouvé le jean parfait, en termes de coupe, aux Puces de Clignancourt à Paris, et j'ai décidé de lancer une ligne de denim customisé. J'ai trouvé un stock à Los Angeles que je me suis fait envoyer et j'ai retravaillé chaque pièce avec des œillets et une ceinture revisitée en toile. J'ai ainsi lancé une capsule de trois modèles en trois tailles. Je l'ai shootée sur mes copines Grey Sorrenti, Carlotta Kohl et Laura Love. Je réalisais tout de A à Z. J'ai tout posté - on était aux prémices d'Instagram - et tout vendu. Puis j'ai continué avec d'autres matières. Cela me prenait tellement de temps que j'ai dû arrêter mon job. Et j'ai lancé Miaou (C'est mon surnom). Le premier magasin qui a acheté ma marque était Opening Ceremony. Elle fut la plus vendue dans sa catégorie pendant un an. 


L'O: D'où vous vient cet univers créatif ?
EE: De mon beau-père qui travaillait dans la mode. C'est lui qui a co-fondé Joie, Sisley et Equipment avec Christian Restoin (le père de Julia et Vladimir Restoin Roitfeld). Il m'a beaucoup inspirée. Quand j'étais petite, j'étais passionnée par le cinéma, je voulais devenir actrice et j'adorais les fripes. Tous les dimanches, il m'emmenait aux Puces, et après on allait voir des films.

L'O: En lançant votre marque à travers un produit unique, j'imagine que cela a facilité votre visibilité...
E : Bien sûr. Après, cétait très difficile pour moi de me concontrer sur un seul prpjet. 


LO' : Pourquoi être sortie de ce système? Vous qui, désormais, proposez une marque à part entière.
EE: Vendre des jeans online est difficile, c'est un marché très concurrentiel. J'ai donc lancé des corsets, car je voulais encore rester dans le monoproduit. Mes prix étant assez élevés, j'ai imaginé des imprimés sur des matières différentes. Il y en a donc pour toutes les bourses. 


LO' : Vous proposez aussi une collection en latex et une catégorie +size. On est toujours sur la symbolique du corps.
EE: J'ai toujours voulu créer des produits qui iraient à toutes mes copines et qui refléteraient mes deux origines. 

L'O: Vos tissus sont-ils issus de l'up-cycling?
E : La plupart. Tous nos packagings sont, eux, durables.C'est la moindre des choses surtout pour une jeune marque. Après, on vient de relancer une collection en cuir, non durable, mais tout de même moins polluant que le skaï qui est 100 % plastique. On doit choisir ses batailles, je fais mon maximum.

LO' : Parlez-nous de vos nombreuses actualités...
EE: On va ouvrir un pop-up store au Printemps. Nous étions déjà distribués dans ce grand magasin, mais pas dans un corner dédié. Ce nouvel endroit sera pourvu d'une installation afin de créer une expérience qui nous est propre (la marque est également vendue dans le concept-store américain Kith à Paris).

LO' : En septembre vous défilez à Paris, et en octobre vous sortez une collection de chaussures avec Gia Bordhini..
E: Pour le show, c'est une mode "see now buy now" puisqu'elle sera en vente dès octobre. Et pour la collaboration, on a imaginé une mule, une sandale et une paire de bottes. Elles sont comme la marque, classiques avec un petit truc en plus.

L'O: Qui sont les femmes Miaou?
EE: Les icônes qui ont bercé mon enfance, comme Gwen Stefani, Pamela Anderson, Laetitia Casta. Les femmes Miaou sont aventurières, sexy, se moquent de ce que pensent d'elle les autres. Elles osent, prennent de la place, sont exigeantes.

L'O: Vous êtes portée par les filles les plus cool, de Paris à Los Angeles, quel est votre secret ? 
EE: Aucun, mais le fait d'avoir tout fait toute seule m'a amenée à aller à l'essentiel. Les choses se font faites de façon naturelle, comme ma rencontre avec Tina Kunakey, il y a six ans, qui est passée à mon showroom, et avec qui je suis devenue amie. 

Alexia Elkaim
Alexia Elkaim

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