Sa puissante dichotomie a longtemps nourri les imaginaires littéraires. Puis le mur a chuté. Les artistes ont alors massivement investi Berlin : nationaux et hors-sol. Olafur Eliasson dès 1995, Kader Attia deux ans après... Si la mégapole – plateforme de tous les possibles – a su donner, elle entonne depuis quelques années une mélopée sur tempo de finance galopante. Provoquant l’irrémédiable transhumance des créateurs vers des ailleurs encore indemnes de gentrification. Pour autant, une partie du noyau dur germanique est bien là. Au cœur de la matrice, cinq artistes préfigurant autant de manières d’une geste créative : Isa Genzken, Wolfgang Tillmans, Gregor Hildebrandt, Anne Imhof, Sarah Schönfeld.

"Il y a des gens que j’aime à Göttingen", chantait Barbara, mais il y a aussi l’éditeur Steidl, responsable des plus beaux livres de photographies de ces dernières décennies, entre best-sellers et chefs-d’œuvre secrets.

A quelques jours (le 10 juin) de l’ouverture à Cassel du deuxième volet de la Documenta 14, sous la direction artistique d’Adam Szymczyk, la première étape – inaugurée à Athèmes le 8 avril dernier –, ne doit pas faire oublier que la ville accueille plusieurs autres manifestations... Rebecca Lamarche-Vadel, commissaire d’expositions au Palais de Tokyo, livre son choix d’expositions tenues dans la cité grecque durant l’événement.

“Alors que Ūgh et Bõögâr peuvent sembler appartenir à un monde archaïque fantastique, plus nous passons de temps avec eux dans “Out of Controll” à Venise, plus ce monde devient, de toute évidence, concret. Pas à pas, les trolls étendent leur cercle d’activité, ils nous infiltrent avec leurs pensées, leurs produits et leur esthétique. Sans même nous en apercevoir, nous délaissons le rôle d’observateur passif et nous progressons doucement dans l’œuvre d’art... Tout comme nous prenons et absorbons l’œuvre, l’œuvre nous incorpore en elle”, Stefanie Böttcher

“Dans le cadre de la première participation du Nigeria à la Biennale de Venise, notre objectif s’est concentré sur un récit multidimensionnel autour du temps. ‘How About NOW?’ est une méditation sur les notions de temps et d’identité, envisagées comme point de départ de l’examen des exigences imposées par le présent. A travers le ‘maintenant’, nous réfléchissons, non seulement sur nos mythes et histoires en tant que pays et société, mais également sur la façon dont nous choisissons de relayer les récits contemporains, dans un présent fragmenté, mais interconnecté”, Adenrele Sonariwo

Faire de l’art est un acte politique. Je l’ai toujours pensé. Il lutte avec la beauté, la peur et l’émotion. Il n’a pas de langage verbal, aussi il devient un jeu. Sauvage dans son expression, il nous appelle à sonder ses profondeurs”, Phyllida Barlow

Succédant à de grands artistes auxquels avait été confiée la réalisation du Pavillon (Gerhard Richter, Joseph Beuys, Anselm Kiefer, Sigmar Polke, Martin Kippenberger...), Anne Imhof - proche des univers de la performance, du théâtre, de la danse - “s’attaque à la brutalité de notre époque avec un réalisme âpre”

“Si Carol Bove assemble des objets, ce n’est pas pour laisser libre cours aux associations spontanées de l’inconscient, mais plutôt pour conjurer une forme de complexité émotionnelle qui se dérobe à toute interprétation particulière ou historique”, Johanna Burton (historienne de l’art) “Les essais filmiques de Teresa Hubbard / Alexander Birchler sont aussi, à leur manière, des romans policiers, avec tout ce que cela comporte de résonances poétiques et philosophiques caractérisant les meilleures productions du genre. Pas le tout-venant des polars, mais plutôt des explorations soigneuses des liens unissant le savoir et l’ignorance”, Jeffrey Kastner (critique)

“Pour moi, le Pavillon belge est le plus beau à Venise. Si je ne devais en choisir qu’un dans les Giardini, ce serait celui-là. J’ai toujours trouvé qu’il était idéal pour mon travail en termes de lumière, d’échelle et d’architecture”, Dirk Braeckman

L'Art Studio Venise, L'Officiel Italie et Samsung se sont entretenus avec des artistes et conservateurs, à l'occasion de la Biennale de Venise.

La 4e édition du Paris Gallery Weekend (20-21 mai), initié depuis 2014 par Marion Papillon, rassemble cette année une trentaine de galeries, dont de nouvelles recrues (Kamel Mennour, Pace, Ceysson et Bénétière, Applicat-Prazan, Claude Bernard, Eric Mouchet…) avec pour ambition de présenter un panorama – tous médiums confondus – de la création contemporaine. Au programme : visites guidées d’expos, vernissages, échanges avec les artistes, brunchs... Une édition 2017 placée sous les meilleurs auspices, comme le souligne Marion Papillon.

Son nom incarne une impressionnante saga. Antiquaire, marchand d’art, architecte d’intérieur, collectionneur, galeriste, promoteur immobilier et concepteur d’expositions remarquables et remarquées... Axel Vervoordt pratique la multiplication des genres avec pour point commun l’amour de l’art, sous ses multiples expressions et sans frontières stylistiques. A l’occasion de l’exposition “Intuition”, inaugurée le 13 mai dernier au Palazzo Fortuny, dans le cadre de la Biennale de Venise, rencontre d’un homme d’esprit(s) en son château proche d’Anvers.

Ses nuits seraient-elles aussi créatives que ses jours ? C'est ce que laisse supposer l’inconscient hyperactif de Torbjorn Rodland, dont les rêves constituent une matière de choix aux étranges mises en scène photographiques qu'il compose depuis une vingtaine d'années.

Dans son atelier parisien, proche de la place de la République, Evi Keller a rassemblé de grands voiles composés d’une matière animée par le souffle et la lumière, ainsi qu’une nouvelle série de sculptures immaculées, fortement habitées. Rencontre, à quelques jours de Choices Paris Gallery Weekend (20-21 mai) dans le cadre duquel la Galerie Jeanne Bucher Jaeger expose une installation Matière-Lumière de l’artiste.

“Theatrum Orbis”, convoque un quatuor d’artistes qui, chacun, a travaillé à faire œuvre commune, dans une grammaire qui lui est propre. Recycle Group (composé de Andrey Blokhin et Georgy Kuznetsov), Sasha Pirogova et Grisha Bruskin (sous le commissariat de Semyon Mikhailovsky et d’Ekaterina Shcherbakova). Sculpture, installation, vidéo et son guident le visiteur dans ce labyrinthe expérimental, où le duo de Recycle Group n’a pas hésité à semer des corps humains, visibles à l’aide d’une application téléchargeable in situ...